María Xosé Queizán, la renaissance d´ une antigoneL´esprit d´Antigone dans les personnages féminins de l´oeuvre de María Xosé Queizán. Métaphore de la valeur et la force de la femme galicienne contre le pouvoir et la domination masculine

  1. Fente, Elvira
Dirixida por:
  1. Annick Allaigre Director
  2. María Xosé Agra Romero Director

Universidade de defensa: Université Paris 8 Vincennes–Saint-Denis

Fecha de defensa: 20 de xuño de 2012

Tribunal:
  1. Mara Negrón Vogal
  2. Nadia Mékouar-Hertzberg Vogal

Tipo: Tese

Resumo

Ce travail vise à donner à María Xosé Queizán la place qu'elle mérite en tant que théoricienne du féminisme galicien et en tant qu’écrivaine féministe. La construction socioculturelle de « l’être femme » est analysée ici à travers son discours, depuis les années d’après la guerre civile espagnole, jusqu´à la société actuelle, à partir de différents critères et perspectives nécessaires à son approche. Le mythe d’Antigone nous est apparu comme le mythe qui accompagne, pour Queizán, la naissance du féminisme dans une Galice longtemps identifiée à Pénélope. Nous avons donc entrepris sa réévaluation à partir de l’analyse de sa pièce de théâtre Antígona, a forza do sangue, ce qui nous a permis de mieux saisir le lien entre féminisme et nationalisme tout en nous confortant dans l’idée que nul personnage n’est pleinement identifiable à la fille d’Œdipe parmi les créations de Queizán mais que beaucoup lui ressemblent. Cette diffraction de la figure d’Antigone se confirme dans sa poésie et dans ses romans. La transmission des valeurs patriarcales à travers des femmes qui honorent le système aveuglément, en opposition à l'esprit de liberté d'Antigone est une constante dans les romans de Queizán, où se donnent à voir les méthodes de contrôle social de la population féminine. L'obscurantisme dans la formation et la valorisation du travail domestique de la femme est la garantie de la survie du patriarcat. Mais en contrepoint, on peut suivre les stratégies individuelles, plus ou moins conscientes, d’un certain nombre d’héroïnes pour contourner les obstacles et tantôt perdre et se marginaliser, tantôt gagner et vivre leur liberté. Figure éminente du combat féministe galicien, María Xosé Queizán, en tant qu’écrivaine, se réapproprie la parole monopolisée par les valeurs masculines et réécrit la généalogie galicienne littéraire. En ce sens, elle est sans doute la première des Antigone galiciennes, comme Rosalía de Castro fut la première des Pénélope, raison qui nous a conduit à envisager que c’est en elle que viennent se réfléchir les Antigone qui peuplent son œuvre littéraire.