“Les troubadours galégo-portugais et la dialectique du silence et du chant poétiques”

  1. Pilar Lorenzo Gradín 1
  1. 1 Universidade de Santiago de Compostela
    info

    Universidade de Santiago de Compostela

    Santiago de Compostela, España

    ROR https://ror.org/030eybx10

Revista:
Le Moyen Âge

ISSN: 0027-2841

Año de publicación: 2021

Volumen: 127

Páginas: 537-557

Tipo: Artículo

DOI: 10.3917/RMA.273.0537 GOOGLE SCHOLAR lock_openAcceso abierto editor

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Resumen

Aborder l’étude de la cantiga de amor selon une perspective historique en donne une vision qui l’affranchit de toute univocité et banalité. On y constate d’ailleurs, en y regardant de plus près, que – à différents intervalles – les troubadours se servirent du genre comme champ de discussion littéraire. C’est ainsi que vers la décennie des années 80 du xiiie siècle, un groupe de poètes galégo-portugais liés aux cercles culturels de la cour de Sanche IV de Castille prit part à une polémique qui, sans s’extraire des principes de la fin’amor, s’engagea autour des motifs du silence et de la constance poétiques. L’existence de cette querelle met en lumière un maillage de relations intertextuelles qui font que, de façon inattendue, chaque texte acquiert une « deuxième » dimension interprétative dès lors qu’il s’inscrit dans une riche trame de renvois et d’allusions littéraires. Ainsi, le rôle accordé au chant et au « je » lyrique dans la fiction courtoise donna lieu, à un moment donné de la tradition, à un affrontement poétique, dans lequel les troubadours jouèrent avec les stéréotypes esthétiques qui s’étaient sédimentés dans la tradition, rivalisant pour tisser un débat qui conjugua, dans le même temps, les dimensions polémique et ludique.